Test du Nikkor Z 70-200mm f/2.8 VR S de Nikon
Si les photographes ne devaient en garder qu’un, ça serait lui.
Le 70-200mm 2.8. L’objectif le plus fiable et le plus rapide qui soit.
Parfait pour l’action, le studio ou encore la publicité, il reste un incontournable que tout photographe se doit d’avoir dans sa pelicase.
Sur le papier, le 70-200mm a tout de l’optique parfaite.
Une plage focale polyvalente allant de 70mm à 200mm, une ouverture à 2.8, donc assez lumineuse quand même ; et constante. Ça veut dire aucun changement de réglage, et ce quelque soit votre niveau de focale.
Sans parler de l’autofocus qui se doit d’être le meilleur.
Souvent, le 70-200 fait office de démonstration technique de la part des fabricants, et une attention particulière est apportée à leur autofocus.
En gros, cette optique c’est le pote sur qui on peut compter.
Personnellement, quand je shootais encore en monture F, c’était mon objectif de prédilection.
Il était tout le temps vissé à mon D850 et je le considérais comme mon binôme.
Je lui vouais une confiance absolue. À tel point que c’est lui qui m’a accompagné pendant les actes 4 et 5 des gilets jaunes sur Marseille parce que, quand vous êtes au milieu d’une charge des CRS et que les taissons de bouteilles s’explosent à quelques mètres de vous, ben vous avez envie d’emporter du matos fiable et résistant.
Mais pas que.
Il a aussi été mon compagnon sur plusieurs saisons de mariages, sur pas mal de sessions portraits ou encore en reportage.
Bref, vous l’aurez compris, le 70-200mm est LA focale de prédilection des photographes et c’est pourquoi, quand je suis passé à la monture Z avec le Z9, j’ai vite upgradé mon vieux AF-S 70-200mm F2.8G ED VR II pour le NIKKOR Z 70-200mm f/2.8 VR S.
Et pourtant, malgré tous les à priori positifs que je pouvais avoir sur lui, je l’ai assez peu utilisé sur les 3 dernières années.
Rapidement, il y a des choses qui m’ont chagrinées, et c’est notamment pour ça que j’ai mis autant de temps à le tester sur cette chaine.
Mais avant de passer au drama, on va voir à quoi ressemble cette optique.
Poids et encombrement
Le 70-200mm pèse 1440g avec le collier du trépied, et 1360g sans.
On est donc sur un objectif qui a un certain poids, mais celui-ci est très bien répartis. Ça ne sera donc pas un problème de le manipuler et le kilo et demi se fait vite oublier.
En ce qui concerne l’encombrement, le 70-200 mesure 220mm pour un diamètre de 89mm.
On est donc grosso-modo sur la même chose que ces prédécesseurs, et il faudra le poser à l’horizontal dans votre Pelicase pour pouvoir le faire rentrer.
Détail qui a son importance, la taille du fut ne change pas en fonction de la focale.
Ici, les lentilles se déplacent à l’intérieur de l’objectif sans en modifier la longueur, ce qui est un gage de solidité et d’une meilleur tropicalisation.
Moins il y a de pièces mécaniques, mois ça risque de casser.
Et moins il y a de trucs qui bougent, plus grande est l’étanchéité.
Ergonomie
Le 70-200 dispose d’une bague de focale assez ample qui tombe parfaitement sous la main.
Son retour est sec, net, ce qui va de pair avec la course de 90 degrés.
On sent qu’elle a été pensée pour pouvoir changer rapidement de valeur.
On a ensuite une bague de mise au point plus étroite, avec un ressentis plus doux et un effet d’accélération progressif.
Parce que la mise au point, c’est avant tout une question de sensibilité.
Cette bague est numérique, ce qui veut dire que vous allez pouvoir personnaliser sa plage de rotation de 90° à 720° ; de lui assigner une sensibilité linéaire ou non ; et enfin d’inverser ou pas sa course.
La dernière bague à notre disposition se trouve tout proche de la monture.
Il s’agit d’une bague programmable sur laquelle vous allez pouvoir assigner l’ouverture, les ISO ou bien la correction d’exposition.
Bon, en qui me concerne je ne l’utilise pas.
Cette bague est présente sur pratiquement toutes les optiques de la gamme S de Nikon, mais je les trouve souvent mal placées et je les active tout le temps par inadvertance.
Du coup, je la désactive pour éviter toute manipulation involontaire.
Mais, rendons à la salade composée ce qui lui appartient, la bague personnalisable du 70-200 est bien mieux placée que celles de ses confrères.
Donc si ce délire de bague custom vous tente, vous pourrez vous adonner à cette pratique avec le 70-200mm.
Puisqu’on est dans le personnalisable, parlons des boutons.
Ici, Nikon nous en propose deux.
L-Fn, de son petit nom politique douteux, est actionnable sur la gauche du fut avec votre pouce.
L-Fn2 quand à lui est positionné à 4 endroits différents pour être accessible à la foi en shot vertical comme horizontal ; via votre pouce ou votre index.
Sur ces boutons, vous pourrez assigner un peu ce que vous voulez tant Nikon nous laisse la main dessus.
Personnellement, je trouve très utile de pouvoir y activer ou désactiver rapidement le mode silencieux.
En mariage, ça va vous permettre d’être le plus discret possible pour capturer des moments de vie, et passer rapidement à de la prise de vue assumée et ainsi faire comprendre aux personnes devant vous quand vous avez déclenché.
Je me permet d’insister sur le positionnement des bagues et des boutons, et de l’ergonomie globale.
Les ingénieurs de Nikon on vraiment bien pensé cette optique et c’est hallucinant de voir comment les boutons tombent toujours pile sous le pouce ou l’index.
Pareil pour l’espacement entre les bagues qui est le parfait compromis entre suffisamment d’espace pour bien dissocier les deux fonctions et suffisamment proche pour en pas avoir à trop bouger la main.
Franchement, c’est du bon boulot.
Cette optique propose aussi un écran LCD qui vous permettra d’afficher, au choix :
- l’ouverture,
- la distance de mise au point,
- la focale exacte,
- la sensibilité
- et la profondeur de champ.
Alors cet écran je le trouvais inutile au début, mais je me retrouve à l’utiliser en studio, et notamment en packshot.
Quand mon boitier est placé sur un pied colonne, ça me permet d’avoir la valeur exacte au millimètre près de ma focale, et de contrôler précisément ma distance de mise au point.
Mais bon, sur le terrain, je dois avouer que c’est pas très utile.
En ce qui concerne le collier de pied, on a ici du bon et du moins bon.
Point positif, vous allez pouvoir détacher cette pièce pour ranger plus facilement l’optique dans votre sac.
Par contre, je ne sais pas pourquoi Nikon ne propose toujours pas de colliers compatible archa swiss en 2025.
Franchement, c’est pas ouf mais Haoge propose la Bague de fixation LF-Z72 qui corrige ce problème.
Grace à elle, vous pourrez monter votre rig directement sur votre tête fluide, votre trépied ou votre pied colonne.
Et on dirait pas, mais ça, c’est super pratique en studio.
On va pas se leurrer, depuis 2020 on doit livrer des photos et vidéos à la foi en vertical et en horizontal.
Et avec ce système, c’est simple et rapide de switcher de l’un à l’autre.
Tout ce que j’ai à faire, c’est de desserrer cette vis et de rotationner mon RIG.
Gain de temps, gain d’énergie, maximisation des profits et PIB plus élevé pour la France.
En ce qui concerne le pas de vis, on est sur du bon vieux 77mm.
Exactement comme ces prédécesseurs, rien de nouveau de ce coté là, vous pourrez donc conserver vos vieux filtres et faire des économies.
Et dernier point, le 70-200mm est compatible avec les doubleurs de focale de Nikon.
Qualité de fabrication et tropicalisation
En ce qui concerne la qualité de fabrication, Nikon ne se fout pas de notre gueule.
Le 70-200mm est taillé pour l’action, et ça se voit.
On a ici droit à un mélange de métal et polycarbonate mat du plus bel effet.
Un joint d’étanchéité au cul de l’optique empêche l’eau ou la poussière d’entrer dans la monture, et comme je vous le disais, la taille du fut ne varie pas quand on change de focale, ce qui est un gage de solidité et d’une excellente tropicalisation.
Et enfin, le traitement au fluor protège les lentilles de la poussière, des saletés et de lʼhumidité, sans nuire à la qualité dʼimage.
Ça veut dire que si un fluide venait à toucher la lentille frontale, il s’enlève plus facilement grâce à ce revêtement.
Bon alors vous commencez à me connaître, j’ai tendance à maltraiter mon matériel sur mes prods et ce 70-200mm a évidemment connu la pluie, la grosse pluie, le sable et la poussière.
Et en ce qui me concerne, je lui voue une confiance aveugle et je sais que si quelqu’un doit partir en couille dans un environnement capricieux, ça sera moi et pas lui.
Plage focale
Bon, il est temps de parler de la plage focale de cette optique.
Pourquoi le 70-200mm est autant apprécié par les photographes ?
Et bien, pour la plage de focale qu’il propose. Pour faire simple, avec lui, vous allez pouvoir faire n’importe quel type de photo.
À 70mm, vous êtes très proche de ce que vois l’œil humain.
On est évidemment pas sur du grand angle, mais on peut quand même contextualiser une image.
Et à 200mm, on va venir écraser les perspectives pour isoler notre sujet.
Et si vous ajoutez à ça une ouverture en 2.8 ; alors là c’est gagné. Votre œil sera automatiquement dirigé vers le point d’intérêt.
Et c’est ça qui rend cette optique aussi versatile.
Elle est parfaite pour les événements, comme les mariages.
Avec elle, vous pourrez prendre un groupe de personne en photo, puis venir zoomer pour isoler l’un d’entre eux très rapidement ou bien alors faire le focus sur un détail.
En sport aussi. Si vous avez la chance d’être placé près de l’action, comme pour le basket ou le foot, 200mm ça sera suffisant. Vous pourrez avoir facilement plusieurs valeurs de plan.
Mais si vous êtes loin de l’action, comme pour le sport automobile, ben là 200mm ça risque d’être juste, SAUF si vous utilisez un doubleur de focale.
En paysage, la plage de 70-200mm est parfaite.
Alors je sais que la plupart des photographes utilisent un grand angle dans ce contexte, mais en ce qui me concerne, rien ne vaut une longue focale.
Si vous voulez représenter la massivité d’une montagne, il vous faudra shooter à au moins 135mm.
Sans ça, elle sera ridiculement petite dans votre cadre, mais je ne vais pas m’attarder là dessus puisque j’ai déjà fait une vidéo complète sur l’incidence de la focale sur votre image, donc je vous invite à aller la voir si le sujet vous intéresse.
En voyage, c’est aussi l’une de mes optiques préférées. Dès que je quitte Marseille, je la prend dans mon sac.
Alors oui, elle est un peu grande et vous n’allez pas passer inaperçu, mais avec elle vous pourrez capturer des détails que votre smartphone ne pourra pas avoir.
En ce qui concerne le portrait, ben là aussi vous allez beaucoup voir cette optique dans les studio.
De 70 à 135mm, c’est le sweet point qui mettra en valeur votre sujet, sans pour autant déformer le produit qu’il ou elle porte.
Donc dans une session shoot, le 70-200 vous permettra de faire à la foi du de la photo en pied, mais aussi du portrait plus serré.
Idem pour le corporate. Je fais pas mal de photos en entreprise pour illustrer leurs réseaux sociaux ou bien leurs outils de communication, et pour ça le 70-200mm c’est un banger.
Là encore, vous serez capable de faire le point sur un micro détail, pour ensuite prendre du recul et recontextualiser la scène.
Et enfin, là où cette optique s’exprime le mieux, le packshoot. 200mm, c’est la focale parfaite pour mettre en valeur un produit.
Avec elle, vous aurez le moins de déformation possible et c’est important de représenter avec exactitude le produit, sans mentir sur ses proportions.
Qualité optique
Et vous savez ce qui est important en packshoot ? La netteté de votre photo.
Et ça tombe bien puisqu’on va maintenant parler qualité optique et piqué.
Le 70-200mm est composé de 21 lentilles réparties en 18 groupes, dont 6 lentilles en verre ED et 1 lentille SR qui atténuent les aberrations chromatiques. À noter que le verre SR permet aussi de corriger la lumière bleue difficile à contrôler.
On a aussi 2 lentilles asphériques et 1 lentille en fluorite.
Et certaines ont un traitement nanocristal et ARNEO qui limitent les images fantômes et les lumières parasites.
Et enfin, la lentille frontale est traitée au fluor ; mais ça on l’a déjà vu plus haut avec la tropicalisation.
Qualité du piqué et netteté
À 70mm, le piqué est excellent dès la pleine ouverture, que ce soit au centre ou bien sur les coté.
Il n’y a aucune différence entre f2.8 et f8
Et c’est pareil pour 100mm où même à pleine ouverture, on a un excellent piqué au centre comme sur les cotés.
Je constate une légère perte de piqué à 135mm, mais rien de grave, on reste très bon et surtout, uniforme sur l’entièreté de l’image.
Et il faut atteindre les 200mm à 2.8 pour constater une perte de piqué sur les bords de l’image, et une très légère au centre.
Et cette perte de piqué reste présente quelque soit l’ouverture, de 2.8 à f11.
Et parce qu’une mire, ça reste toujours un petit peu abstrait, je vous montre des exemples de piqué sur photos prises pendant des sessions portrait.
Bon, je pense qu’on est tous d’accord pour dire que le piqué est quand même incroyable.
Aberrations chromatiques
En ce qui concerne les aberrations chromatiques, il y en a.
Pas beaucoup, mais alors vraiment pas beaucoup, mais il y en a un peu.
Au centre, vous n’en verrez jamais, et ce quelque soit l’ouverture ou la focale.
Et à ce niveau là, c’est quand même un bel exploit.
Mais au bord, vous en verrez un tout petit peu.
Et je fois avouer chercher la petite bête ici.
À 70 ou 100mm, vous aurez à grande ouverture de légères aberrations oranges, mais aucune verte.
Et elles restent présentes quelque soit l’ouverture.
Mais rien de dramatiques, elles restent vraiment discrètes et il faut vraiment utiliser une mire pour les voir.
Sur les photos que j’ai pu faire avec un fort contraste, je n’en ai pas vu.
Des Flares très discrêts
À 70mm, ils sont très discrets et uniquement présents si une source lumineuse vient frapper directement la lentille.
Mais j’insiste sur le fait qu’ils soient très très discrets.
Et évidement, plus on va allonger la focale, plus ils seront présents.
Mais gardez en tête que pour ces tests, je suis allé au plus extrême avec une lampe torche directement pointée sur ma focale.
Si vous prenez ces images réalisées pour l’Atelier Ferragut, vous verrez que j’ai une backlight assez présente, des fois même dans le champs, et que je n’ai pas autant de flares que sur les tests en studio.
Distorsion
En ce qui concerne la distorsion, il n’y en a tout simplement pas, et ce quelque soit la focale.
Vignettage
Et enfin, en terme de vignettage, il y en a.
Alors je vais en parler assez rapidement parce que ça se corrige assez facilement en post prod le vignettage, mais à pleine ouverture vous en aurez quelque soit la focale, et plus celle-ci est longue, plus il sera prononcé.
Bokeh
En ce qui concerne le bokeh, on a ici des billes un tout petit peu granuleuses et avec un léger effet d’oignon ring ; mais uniquement sur les bords.
Parce qu’au centre, ça reste bien uniforme.
Les billes ne sont pas parfaitement rondes, ce qui s’explique par un diaphragme composé de seulement 9 lamelles.
On a aussi un effet d’œil de chat. C’est à dire que les billes auront tendance à s’aplatir dans les angles, donnant un effet tourbillonnant à votre fond, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Ce bokeh reste quand même esthétique à pleine ouverture, comme vous pouvez le voir sur ces exemples pris pendant un mariage.
Flou d’arrière plan
Et forcement qui dit bokeh dit flou d’arrière plan.
Comme d’habitude avec Nikon, on a ici un flou d’arrière plan de très très bonne qualité.
Les couleurs se mélangent les unes aux autres et on a toujours cet effet qui rappelle les peintures impressionnistes.
C’est un beau bordel, et ça reste un avis très personnel, mais je trouve que le flou d’arrière plan des optiques Nikon, au total opposé de ce que peut faire la concurrence avec un flou chirurgical et précis, ben c’est ça qui donne cette touche unique à nos clichés.
Autofocus
Bon, assez parlé qualité optique. On va maintenant aborder le point le plus important de cette optique ; et aussi celui qui m’a fait me poser le plus de question : je veux parler de l’autofocus.
Et oui, on va maintenant aborder le drama qu’il y a eu entre cet objectif et moi.
Comme je vous le disais dans l’intro de cette vidéo, le 70-200mm 2.8 fait office d’étalon chez les marques en terme d’autofocus.
Il se doit d’être le plus performant possible parce qu’il représente à lui tout seul l’image de la marque dans ce domaine.
Et sur le papier, ça a l’air plutôt pas mal.
On a droit à deux moteurs pas à pas synchronisées afin de garantir une grande précision et une vitesse de calage très rapide.
Et doubler la motorisation permet de déplacer plus rapidement des lentilles plus lourdes.
Il est même possible d’optimiser l’AF en choisissant une mise au point entre 5 mètres et l’infini, ou bien en full.
Et je vous invite à le faire, parce que si vous voulez faire la map sur un sujet entre 1 et 4 mètres, et que vous avez l’objectif calé sur 5m -> infini, ben je peux vous assurer que l’objo va patiner.
Et je dois avouer que sur le terrain, je suis conquis.
Que ce soit en reportage, en portrait ou en mariage, l’AF ne me fait pas défaut.
Même sur cette série réalisée il y a 3 semaine, alors que le studio était plongé dans la pénombre pour faire du light painting, et bien même là j’arrivais à avoir la détection des yeux et très très peu de déchets. Environ 5 pour 400 photos prises.
Mais, parce que oui, il y a un mais.
Il y a deux ans, j’ai du réaliser une série de portraits d’entreprise.
Rien de bien folichon, on parle de portraits sur fond blanc, tout ce qu’il y a de plus simple.
Et là, c’est le drame.
Sur le boitier, j’ai la détection des yeux.
Normal, on est en studio, avec beaucoup de lumières, donc dans des conditions idéales pour l’autofocus.
Mais malgré ça, j’ai droit à un front focus sur absolument TOUTES mes photos.
Pas une seule photo réussie avec le 70-200.
Sur le coup, j’ai pas cherché à comprendre, je n’avais pas le temps et j’ai switché d’optique pour le 105mm 1.4 en gamme F, et la presta s’est bien passée.
Mais j’ai quand même trouvé ça étrange que le 70-200mm 2.8, la rolyce en matière d’AF, soit mis en défaut sur une simple série de portrait sur fond blanc.
Surtout qu’avec les mirrorless, on est plus censé avoir de front focus. C’est pas censé exister.
Je dois vous avouer que cette expérience à fait du mal en la confiance que j’accordais à cette optique.
À tel point que je ne l’ai pas beaucoup utilisé pendant les deux dernières années. Jamais en studio, uniquement en reportage.
Et le plus étonnant, c’est qu’elle s’en sortait très bien sur le terrain !
Pas de déchets, un AF performant, l’eye focus super réactif.
Bref, je me dit que j’allais lui donner une seconde chance, et il y a un peu moins d’un an, je reviens chez le même client pour faire le même type de photo sur fond blanc.
Et là, j’ai le même soucis de front focus sur TOUS les clichés fait avec le 70-200.
Bon, là je me dis qu’il a un sérieux soucis, et je switch pour le 105mm 2.8 en gamme Z cette fois-ci.
Et là encore, j’ai droit à un front focus !
Bon du coup je sors le 105mm 1.4 en gamme F et plus rien, tout roule.
Et là, j’ai compris.
C’est pas le 70-200mm qui a un soucis, mais les mirrorless de chez Nikon.
Sur les 3 dernières années, j’ai fait beaucoup de shootings studio avec de la lumière continue.
C’est du au fait que sur la plupart de mes prods, je dois faire à la foi de la photo et de la vidéo, et c’est donc pour ça que je bosse aux projecteurs.
Mais pour ce client, je n’avais que de la photo de prévue, et j’ai donc sortis mes bons vieux flashs.
Et j’en avait un de dirigé sur le fond, pour le cramer et avoir un blanc parfait.
Et c’est ça qui a mis en défaut mon boitier. Pas le 70-200, mais plutôt le fait d’avoir cette lumière ponctuelle, dirigée dans cette direction, à cette puissance. Oui, c’est très précis.
Parce qu’après, j’ai fait d’autres shoots avec des flashs dirigés vers la modèle, comme celui-là par exemple, et je n’ai eu aucun soucis.
Et c’est pour ça que je n’ai pas sortis le test de cette optique avant.
Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi l’AF partait en caraffe sur certaines de mes prods en studio.
Je ne voulais pas le descendre dans une vidéo sans savoir réellement pourquoi.
Et maintenant que j’ai réussi à en isoler la cause, et à innocenter le 70-200mm, ben je me retrouve à l’utiliser plus souvent et à vous en faire le test ici.
D’ailleurs, je serais curieux de savoir si vous avez déjà eu ce genre de soucis sur un boitier de la gamme Z.
Si c’est le cas, hésitez pas à en parler en commentaire qu’on puisse investiguer ça tous ensemble ; comme on l’a déjà fait pour le banding sur le Z8 et Z9.
Donc en gros, si je devais résumer, l’AF est un tueur sur le terrain ; mais attention. Dans certains cas très précis d’utilisation avec des flashs, vous pouvez avoir des ratés.
Stabilisation
Et en plus d’un autofocus qui déchire, le 70-200 propose une très bonne stabilisation.
Sur le papier, vous gagnez jusqu’à 5 stops.
C’est à dire qu’à 70mm, au lieu de shooter à 1/160 de secondes, vous allez pouvoir descendre à 1/5 de seconde.
Et à 200mm, on va gagner 4 stops. Donc au lieu d’avoir une limite à 1/400 de seconde, vous pourrez tomber à 1/25 de secondes
Vous ne me croyez pas ?
Regardez ces photos avec les exifs.
Nettes comme pas possibles, et pourtant prises entre 1/5 et 1/25 de secondes.
C’est quand même assez impressionnant de se dire qu’on peut maintenant shooter à 1/25 de secondes à 200mm et ne pas avoir de flou de bougé.
Sur des sujets fixes. Parce que si il bouge, évidement que vos photos seront floues.
Faut pas déconner non plus.
Et si cette histoire de limite de vitesse en fonction de la focale ne vous parle pas, je vous invite à regarder cette vidéo où je traite des différents réglages et de leurs incidences sur votre cliché.
Distance de mise au point
Bon, on va maintenant parler d’un point qui fâche : la distance minimale de mise au point.
Elle n’est pas ouf, et vous aurez du mal à vous approcher de votre sujet.
- À 70mm, elle est de 50cm.
- À 85mm, on passe à 63cm.
- 68cm pour 105mm.
- 80cm pour 135mm
- et enfin 1m pour 200mm.
Sur le terrain, dans la nature, pour du sport ou même pour du portrait ; ces distances sont tout à fait suffisantes.
Je me verrais mal m’approcher à moins d’un mètre d’un ou d’une modèle à 200mm. Ça serait chelou.
Par contre, pour du packshot, c’est un peu relou.
Je me suis retrouvé plusieurs fois à devoir reculer mon boitier parce que je m’étais trop approché et que le focus ne pouvait plus se faire.
C’est dommage, parce que la compression offerte par les 200mm est vraiment parfaite pour mettre en valeur des produits. Mais bon, c’est notamment à cause de la distance minimale de mise au point trop importante du 70-200mm que j’utilise en binôme le 105mm macro pour les packshots.
Utilisation en vidéo
Et les packshoot justement, je les fais beaucoup en vidéo !
Il est temps de voir comment cet objectif s’en sort dans ce domaine.
Premier point, l’autofocus est ultra silencieux. Vous pourrez donc utiliser cette optique sur une prod avec un micro fixé à votre boitier.
Mais je note tout de même que cet autofocus est un peu plus capricieux en vidéo qu’en photo, surtout sur des scènes complexes avec pas mal de valeurs de plan.
Il est un peu plus lent et aura tendance à patiner sur les zones à faible contraste.
Mais sur des scènes plus simples où les sujets se détachent bien du fond, aucun soucis, vous aurez un AF réactif.
Enfin, le 70-200 n’a aucun focus breathing. Et ce que, que ce soit à 70mm, 105mm, 135mm ou même 200mm.
C’est hallucinant de voire à quel point le cadre est respecté, et ce de manière constante sur toute la plage de focale.
Ce que je retiens ici, c’est qu’un effort particulier a été fait de la part de Nikon pour que ce 70-200 puisse être utilisable en vidéo, même si l’autofocus pèche un peu.
Prix
Le 70-200 2.8 est vendu 2 899 €.
Ça reste évidement moins cher que chez Canon où le prix des optiques est juste délirant, et un peu plus onéreux que chez Sony.
Alors 2 899 €, c’est cher, mais ça les vaut.
On a ici un objectif avec un autofocus ultra performant et une qualité optique exceptionnelle.
Il est aussi suffisamment versatile pour pouvoir être utilisé sur pas mal de prods différentes, donc vous n’aurez aucun mal à la rentabiliser.
Sans compter que ses performances vont vous permettre soit abattre plus de travail dans le même laps de temps qu’avant, soit de vous dégager du temps en plus pour kiffer la vie.
Personnellement, il m’a fallu moins de 4 mois pour le rentabiliser, donc d’un point de vue pro, 2900 € c’est pas si cher payé.
Conclusion
Vous l’aurez compris, le 70-200mm 2.8 est une optique de très grand cru.
Sa qualité optique lui permet de réaliser des packshoots de haut vol tout en sublimant le produit.
Si vous faites des visuels pour la pub, c’est un excellent choix aussi.
Pas d’aberrations, très peu de flare, très bon piqué ; il va vous permettre d’avoir une image très propre qui ne nécessitera que très peu de retouche destructives.
D’un autre coté, son autofocus le rend parfait pour les événements sportifs, les mariages ou le reportage.
Si demain je devais reshooter en manif, ce qui n’est pas à exclure vu le climat social actuel, ben c’est clairement lui que je prendrais.
Il est fiable, efficace, sa plage focale tombe pile dans ce que j’aime ; bref, c’est le parfait compagnon des coups dur.
Mais quand même, pendant toute la période où je ne l’ai pas utilisé, je l’ai peu à peu remplacé par des focales fixes comme le Plena.
Alors oui, une focale fixe, c’est beaucoup moins polyvalent qu’un téléobjo. Mais le résultat est encore plus cool.
C’est d’ailleurs ce que je disais en conclusion de ma vidéo sur le Plena ou du 24-70 ; peu à peu, les focales fixes remplacent mes transtandards et mes téléobjectifs.
Mais bon, on est pas sur la même gamme de prix.
À 3000 € la focale fixe, ça devient vite cher de remplacer ses zooms.
Du coup, quand je dois shooter un événement, je commence bien souvent avec le sacro saint 24-70 couplé au 70-200.
Avec eux, je sais que je pourrais tout faire, et tout faire bien.
Et comme je suis un bon vieux diesel, je met toujours un peu de temps à me chauffer sur une presta, donc c’est pour ça aussi que je commence toujours avec deux valeurs sûres.
Puis, quand je me sens plus à l’aise, je laisse tomber ces deux optiques pour les remplacer par des focales fixes.
L’exercice est plus complexe, mais le résultat est bien meilleur.
Alors oui, je suis d’accord, on est un peu sur un problème de riche.
« Je prend lequel, le 70-200 ou le Plena ? »
Je conclurais donc par ça :
Le 70-200mm 2.8 est une optique que tout photographe se doit d’avoir dans sa Pelicase.
Si tu sais pas où tu vas, tu le prends.
Si tu es pas sûr du déroulé de ta prestation, tu le prends.
Si l’environnement est dangereux. Tu le prends.
Si ton client est pointilleux sur le rendu des photos. Tu le prends.
Bref, tu le mets dans ton sac, tu sors, et tu vas faire des photos avec.
Tu kiffes ? Alors partage avec tes potes !

























