Nikon 35mm 1.2, le test | L’objectif parfait pour la publicité et les mariages

Posté par PUShAUNE le 30 juin 2025

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Le 35mm, c’est la focale qui m’a toujours frustré. Pas assez long pour les portraits, pas assez large pour les paysages… Et pourtant, le Nikon Z 35mm f/1.8 a réussi à me réconcilier avec ce foutu entre-deux.

Le 35mm 1.2, c’est un peu une arlésienne.
Nikon l’avait intégré très tôt dans sa roadmap avant de tout simplement le faire disparaître ; pour ensuite sortir un 35mm 1.4 ; mais pas en gamme S.
Autant vous dire qu’à ce moment là, tout le monde pensait que le 1.2, il ne sortirait jamais.

Mais au final, quelques mois après, il est là.
35mm, 1.2, gamme S.

Et même si je ne suis pas un très grand fan de la focale 35mm, je dois l’avouer, je l’ai quand même acheté ; et à mon grand étonnement, depuis, il ne quitte plus mon sac photo.

Cette optique, c’est LA bonne surprise de 2025 ; et pour vous expliquer pourquoi, il faut d’abord qu’on parle focale.

Focale de 35mm

35mmm, c’est la focale par excellence pour contextualiser un sujet, sans trop le déformer non plus, si vous n’êtes pas trop près de lui.
C’est pour ça que les 35mm sont très utilisés en reportage, en street photographie, mais un peu moins en packshot ou en portrait ; du moins en portrait rapproché.
Et oui, pour ces deux pratiques, le 35mm va un peu trop déformer les perspectives et vous allez mentir sur les proportions de votre produit ou de votre modèle.

Par contre, c’est LA focale préférée des Youtubers ; et c’est d’ailleurs un 35mm qui me filme actuellement.

Mais dans le cas de ce 35mm 1.2, je ne pense pas qu’elle ait été pensée comme une optique de terrain pour faire de la street photo ou du reportage.
Parce que pour moi, son poids et son encombrement ne sont pas du tout adaptés à cette pratique.

Poids et encombrement

Parce que le 35mm 1.2, c’est un gros bébé.
Non sans déconner, ça là, c’est un 35mm. C’est beaucoup trop gros !

Ce 35mm, c’est clairement le petit frère du 50mm 1.2.
Si vous les mettez à coté, c’est exactement le même gabarit.

Le 35mm 1.2 mesure 15cm pour 9 cm de diamètre, pour un poids de 1 Kilo 60.

Donc autant vous dire qu’il est clairement trop gros pour de la street photo.
Il est trop gros, il a un look trop pro, il vous fera remarquer et il attirera l’attention des personnes que vous voudrez photographier.

Donc pour la discrétion, il faudra passer.

Par contre, il y a des domaines dans lequel son poids et son encombrement ne sont pas du tout pénalisant : la prise de vue contrôlée.

Personnellement, j’utilise à outrance ce 35mm en studio pour réaliser les vidéos produit que vous pouvez voir sur cette chaine ; mais aussi en portrait.

Il excelle aussi en pub, puisqu’il vous permettra de mettre l’accent sur un produit, tout en contextualisant votre sujet.
Et comme en pub, on shoot toujours dans des conditions studio mais à l’extérieur, avec plusieurs assistants et en mode connecté ; ben 15cm et 1kilo ; c’est pas dérangeant.

Et enfin, dernier domaine où sa taille n’est pas dérangeante : les mariages.
D’autant plus que la qualité de son flou et de son bokeh est exceptionnelle ; mais on verra ça plus tard.

Ergonomie

En ce qui concerne l’ergonomie ; on reste ici simple et fidèle à ce que propose Nikon.

La bague de mise au point prend la majeure partie du fut, ce qui la rend accessible quelque soit la manière de tenir l’objectif.

On a ensuite une bague personnalisable sur laquelle vous allez pouvoir assigner l’ouverture, les ISO ou bien la correction d’exposition.

On a aussi à disposition un bouton programmable situé à deux endroits différents pour être accessible en position verticale comme horizontal.

Autre point, qui n’est pas très important, mais même si cette optique fait parti de la gamme S ; elle ne dispose pas d’un écran LCD.
Bon, je suppose que vu l’accueil mitigé de cet écran de la part de la communauté ; Nikon a décidé d’arrêter les frais.
En plus, ça doit bien faire tomber le prix de l’optique, donc c’est pas plus mal.

Et enfin, le diamètre du pas de vis des filtres est de 82mm.
On reste sur un classique en gamme S, le 50 et 85 1.2 partagent ce diamètre ; vous pourrez donc faire des économies et mutualiser vos filtres.
Et vous allez voir que vu le prix du bouzin, c’est pas du luxe.

Le seul bémol que je lui trouve, c’est la lentille arrière.
On sent que Nikon a galéré pour faire entrer tous les éléments optiques dans un fut pas trop encombrant ; et on se retrouve avec la lentille arrière à ras de la monture.
Attention donc pendant vos changement d’optique, vous pouvez vous retrouver à la taper très facilement si vous n’êtes pas concentré.

Qualité de fabrication et Tropicalisation

En ce qui concerne la qualité de fabrication, on reste sur un mélange de métal et polycarbonate mat propre aux optiques Nikon.
Rien à signaler de ce coté là. C’est beau, c’est propre, c’est résistant. C’est la folie.

Il y a aussi un joint d’étanchéité au cul de l’optique puisque ce 35mm est tropicalisée. Vous pourrez donc affronter la pluie, la neige ou bien le désert du Sahara sans vous soucier de votre matériel.

Qualité optique

Il est temps d’entrer dans le vif du sujet et de comprendre pourquoi ce 35mm est si lourd, si imposant et si cher.

Cet objectif est composé de pas moins de 17 lentilles réparties en 15 groupes, dont 3 lentilles en verre ED, 1 lentille asphérique en verre ED et 3 lentilles asphériques.

On retrouve aussi le sempiternel traitement Nanocristal qui limite les reflets et les flares des lumières ayant une incidence diagonale.

Plus moderne, cette optique dispose aussi d’un traitement ARENO déployé avec la gamme Z. Ce traitement permet lui de limiter les reflets induits par la lumière verticale.

Et enfin, ce 35mm dispose d’un troisième atout : le traitement Mesoamorphe.
Ce traitement a été inauguré avec le 400mm 2.8 – oui, l’optique à 15000€ et 3 kilo.
Et ce traitement, il permet de réduire encore plus les flare et les reflets en prenant en compte les lumières verticales et diagonales.

Bref, avec ces 3 traitements, autant vous dire que la qualité optique est irréprochable.

Flares

Avec une lumière qui pointe directement sur l’objectif, vous n’aurez que très peu de flare.
Alors oui il y en a, mais ils sont vraiment petits et surtout très discrets.

Voilà ce que ça donne sur le terrain, quand vous avez le soleil en contre jour. C’est quand même assez impressionnant d’en avoir aussi peu, surtout pour un grand angle.

En terme d’aberration chromatique, il n’y en a pas. C’est juste incroyable de voir à quel point l’image est propre, surtout si on la compare aux deux autres 35mm que propose Nikon en gamme Z.

Alors oui, si vous zoomez à 200 % dans des conditions de prise de vue super complexe, vous en aurez un tout petit peu. Mais vraiment pas beaucoup.

Piqué

En ce qui concerne le piqué, il bave très légèrement à pleine ouverture, pour devenir très bon dès 1.4. mais au centre seulement.
Par ce que dans les angles, ça bave un peu.
Et ça bavera jusqu’à f4, ouverture où absolument toute l’image devient parfaitement nette.

Mais franchement, je chipote parce que ça reste globalement assez impressionnant, et sur le terrain, ce très léger manque de piqué ne se fait pas du tout sentir.

Distortion

En terme de distorsion, le 35mm 1.2 en a une très légère, qui est très bien corrigée par capture one.
C’est d’ailleurs surprenant d’en voir aussi peu de la part d’un grande angle, et ça doit surement jouer dans la qualité de son piqué.

Vignettage

Et enfin, bien évidement qu’il y a du vignettage.
Faut pas déconner, on est sur un grand angle, mais comme d’habitude je vais passer rapidement parce que

  1. ça se corrige super facilement en post prod
  2. sur le terrain, ça ne se voit pratiquement pas.

Un bokeh exceptionnel

Bon, tout ça c’est bien gentil ; mais l’intérêt d’avoir une optique qui ouvre en 1.2, en plus d’être un aspirateur à lumière ; c’est son bokeh.
Et ici, on ne sera pas déçu.

Le diaphragme du 35mm 1.2 est composé de 11 lamelles, ce qui nous donne des billes de bokeh parfaitement rondes.
Mais genre, vraiment parfaites. Je pense qu’on est facilement dans un top 3 des billes les plus rondes des optiques de la gamme Z.

En plus de ça, il n’y a pas d’effet d’oignon ring et la texture des billes est uniforme, et non pas granuleuse.

Enfin, on retrouve l’effet d’œil de chat dans les angles de l’image ; ce qui donnera un effet tourbillonnant à votre arrière plan ; même si avec un grand angle ça reste moins présent que sur une longue focale.

Je peux donc vous le dire sans retenue : le bokeh de ce 35mm 1.2 est d’excellente qualité et c’est même l’un des plus beaux que j’ai pu voir sur la gamme Z.
Rien que ça.

Flou d’arrière plan

Et qui dit Bokeh dit flou d’arrière plan.
Une focale à 35mm permet de contextualiser un sujet dans son environnement, et ça peut vite être compliqué de l’isoler.

Et c’est pour ça que l’ouverture à 1.2 est intéressante.
Avec elle on contextualise, mais avec un fond flou et donc un regard qui est dirigé vers le sujet.

Et ce flou est, comme d’habitude avec Nikon, de très très bonne qualité.
Les transition sont douces, les couleurs se mélangent, et le rendu est parfait pour du mariage ou du portrait.

Autofocus

En ce qui concerne l’autofocus, ben, on est très bon.
Il accroche l’œil et il ne le lâche pas, et ce même en condition difficile comme en contre jour ou bien en low light comme pour cette série de portraits où j’étais carrément dans le noir pour avoir cet effet de light paintning.

Donc à ce niveau là, pas de soucis, vous avez une optique très haut de gamme qui ne vous laissera pas tomber.

Distance de mise au point

Autre point positif de ce 35mm : sa distance de mise au point.
Elle est de 30cm à partir du capteur, soit 15cm du bout de l’optique.

Et cette distance, elle est parfaite pour réaliser du pack engagé qui met bien en valeur le produit, tout en ayant une belle contextualisation.

C’est aussi parfait en vidéo pour du clip où vous allez pouvoir coller la caméra à votre sujet ; ou même en fiction.
J’ai personnellement adoré utiliser un 35mm collé à l’action sur mon dernier court métrage ; alors oui, c’était de l’anamorphique et non pas ce 35mm 1.2 que j’ai utilisé ; mais vous comprenez l’idée.

Si vous voulez avoir un effet presque gênant avec une caméra très proche de votre talent ; ben vous allez être ravis.

En fait, avec cette optique, vous allez pouvoir faire de la proxy.
Alors, je pense pas à de la proxy d’insecte, mais plutôt à de la proxy de produit ou de personnes ; voir même de situation.
Et ça, en pub ; c’est vraiment cool.

Utilisation en vidéo

Ce qui m’amène à l’utilisation de ce 35mm en vidéo !
Parce que qui dit pub ou fiction dit vidéo.

Premier point, cette optique n’a absolument aucun focus breathing.
Aucun.
Déjà ça c’est un bon point.

Ensuite, les moteurs de focus sont ultra silencieux.
Aucun problème donc si vous avez un micro monté directement sur votre boitier.
Ça, ça va faire plaisir aux filmakers.

L’autofocus réagit très bien en vidéo.
Sur tous ces plans, j’étais en mode AFF avec détection des yeux sur toute mon image ; et je n’ai eu aucun raté ; tout simplement.
Et ce quelque soit les mouvements que je faisais : pan de coté, avant, arrière on même caméra volante.

Donc l’AF, ça sera votre pote sur vos prods vidéo.
De là à dire que l’autofocus vole le travail des pointeurs, il n’y a qu’un pas.

Et enfin, même si ce 35mm est gros et lourd ; il passe très bien sur un Ronin.
J’ai eu l’occasion de l’utiliser sur une config assez imposante ; avec un Z8 et un DJI transmission monté dessus.
Et ça passe crème, le Ronin ne sourcille pas.

Bref, toute ça pour dire que Nikon a tout fait pour rendre cette optique video proof ; et j’ai hâte de la monter sur une RED pour voir ce qu’elle a réellement dans le ventre.

Prix

Bon, on va maintenant parler du point qui fâche : le prix.
Le 35mm 1.2 est vendu 3 249 €.
Oui, 3 249 € pour une focale fixe ; et un 35mm en plus.

C’est plus cher que le Plena qui est THE bokeh master, plus cher que le 24-70mm qui est LE money Maker avec lequel vous alez générer de l’argent ; et c’est même plus cher que le 70-200mm 2.8 !

Non franchement, 3 249 €, c’est déconné.
C’est horriblement cher pour un 35mm ; parce que bon, 35mm c’est pas non plus une focale très sexy.

Mais bon, si Nikon le vend à ce prix là alors qu’ils nous ont habitués à des tarifs assez agressifs, c’est qu’il y a une bonne raison.

la première : c’est la qualité optique.
Elle est incroyable ; et ça, ça se paye forcement.

Et enfin : la cible de ce caillou.
Les gens qui peuvent être intéressés par cette optique bossent sur des contrats avec un budget conséquent ; et surtout, ils ont un DA ou un client exigent qui leur demandera des photos irréprochables.

Alors qui sont ces gens ?
Les pro qui bossent dans la publicité ; ou alors les photographes d’événementiel comme les mariage par exemple.

Pour eux, 3 250 € c’est vite rentabilisé.

Conclusion

Bon, maintenant qu’on a fait le tour d’à peu près tout ce qu’il était possible de dire ; il est temps de conclure !

Je vous avoue que 35mm, à la base, je trouve pas ça ultra excitant.
C’est une focale que je trouve un peu molle, un entre deux consensuel qui ne permet pas de faire des photos engagées.

C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai jamais fait le test du 35mm 1.8 sur cette chaine ; alors que je l’ai depuis plus de 3 ans.
C’est un 35mm quoi, ya pas grand chose à dire dessus.

Mais ça n’est pas du tout le cas de CE 35mm là.
Sa distance de mise au point, couplée à son ouverture extrême à 1.2 et sa qualité optique exceptionnelle en font un objectif d’exception.

Ça fait maintenant 3 mois que je l’utilise sur mes prods ; pratiquement à 100% pour réaliser des visuels de pub ou les inserts packshots de cette chaine ; et je dois vous dire qu’il a complètement remplacé mon 24-70 2.8.

À mon sens, cet objectif a été avant tout pensée pour le studio, ou bien les productions contrôlées.
Elle est faite pour être utilisée en mode connecté, avec un digit dédié au contrôle qualité ; qui se fera un peu chié d’ailleurs parce qu’il aura pas grand chose à dire.

Ce 35mm 1.2 sera aussi parfait pour la photo de mariage.
Son bokeh exceptionnel et son flou d’arrière plan tout doux en font une optique de choix pour cette pratique.
D’autant plus que l’autofocus est ultra réactif ; ce qui est très important pour ce genre d’événement.

À noter aussi que cette optique a été pensée en série, avec le 50mm 1.2 et le 85mm 1.2.
Elles partagent le même gabarit, la même taille, le même rendu couleur, … bref.
Ces 3 focales forment la nouvelle sainte trinité fixe 1.2 de Nikon ; et avec ces trois objectifs vous pourrez pallier à presque toutes les situations ; mais avec plus de style que la sainte trinité en 2.8.

En ce qui me concerne, cette optique est maintenant devenue l’une de celles que j’utilise le plus.
C’est aussi elle qui filme mes vidéos YT maintenant parce que pourquoi pas utiliser une optique à 3 300 balles pour faire des vidéos YT ?
C’est complètement overkill.

Bref, vous l’aurez compris ; si vous êtes un photographe pro et que vous avez êtes exigeant sur le rendu de vos photos : je vous le conseille.
Autrement, il existe deux autres 35mm chez Nikon : le 1.4 et 1.8.

Et si vous vous demandez lequel choisir entre ces trois, vous pouvez voir mon comparatif ici.

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