Test du Nikon 50mm 1.2 en gamme Z

Posté par PUShAUNE le 9 avril 2023

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Aujourd’hui, je vais tester le lourd et volumineux 50mm 1.2 de la gamme Z.
Autofocus, bokeh, qualité optique et velociraptors, on va passer tout ça en revue.

Ça va être compliqué de comparer ce 50mm à un autre 50mm de chez Nikon.
On avait bien :

  • le 50mm 1.4 monture F mais il est inutilisable sur des capteurs de plus de 24 millions de pixel.
  • Le 50mm 0.95 noct mais il n’a pas d’autofocus alors qu’il ouvre à 0.95.
  • Le 50mm 1.8 Z qui ouvre en 1.8.
  • Et le 58mm 1.4 F qui n’est pas un 50mm mais un 58mm.

Bref, il y avait clairement un trou dans la gamme Z. Il manquait un 50mm à grande ouverture gamme S et c’est avec cette optique que nikon est venu le combler.

Taille et poids du 50mm 1.4 Nikon

La première chose qui frappe, c’est sa taille. Et la seconde, son poids.

Le 50mm 1.2 gamme Z est lourd, volumineux et imposant.

Alors pourquoi ?
J’étais habitué aux petits 50mm, maniables et abordables qu’on a tous eu entre les mains quand on a commencé la photo.
Du temps du D500, j’avais le 50mm 1.4. Puis en passant sur full frame avec le D850, j’ai du switcher vers le 58mm 1.4 parce que oui, c’est là que le bas blesse avec les 50mm, leur ancienne architecture compacte souffrait d’une très mauvaise qualité optique sur les grandes résolutions au delà de 24 millions de pixels.

C’est pourquoi on a commencé à voir germer des optiques à plus d’1kg chez Sigma, puis Canon et Sony, et enfin chez Nikon. Tout ça pour supporter les 45 millions de pixels qui sont maintenant devenus la norme.

Si avant le 50mm 1.4 faisait partie de l’optique de base de tout photographe pour sa super maniabilité et son prix relativement abordable, c’est maintenant fini.
Ils sont lourds. Et qui dit lourd dit beaucoup de lentilles. Et qui dit beaucoup de lentilles dit très cher.
À ce prix là vous allez y réfléchir à deux fois avant de l’acheter.

Déjà quand j’avais du débourser 1 600 € pour le 58mm, j’avais fait la gueule.
Mais avec le 50mm 1.2 qui est vendu entre 2 300 et 2 600 €, le 58mm semble bien cheap à coté.

Alors est-ce qu’il vaut ce prix ? Est-ce que vous allez pouvoir capitaliser sur cet investissement qui va vous obliger à hypothéquer votre maison et votre chien ?
On va voir ça ensemble.

Qualité optique du 50mm 1.2 Nikon Z

Je vais pas vous faire poireauter plus longtemps et je vais vous montrer des clichés pris avec ce 50mm pour que vous puissiez juger de sa qualité optique.
On va d’abord commencer par du paysage, et voir le portrait ensuite.

L’ouverture en 1.2 permet de bien détacher les plans et ça change des photos en 5.6, 8 ou 11.

Cette grande ouverture permet aussi de shooter en basse lumière sans trop venir taper dans les ISO.

C’était trop cool, on se serait cru dans Jurassic Parc.

Ici j’ai eu la chance de me retrouver dans la brume.
Ben dans ces conditions, l’ouverture en 1.2 est un vrai atout.

Le fait d’ouvrir en 1.2 permet aussi de complètement oblitérer le fond.

Ce qui m’amène à un autre point, la douceur des transitions.

En portrait, cette optique est juste une tueuse.
L’ouverture en 1.2 permet d’avoir un flou onirique et de mettre le focus sur le regard de votre modèle.
J’adore son rendu, d’autant plus que les transition sont d’une douceur !

Sharpeness et piqué

Pour le fun, je vais vous comparer le piqué du 50mm 1.2 Z et celui de l’excellent 58mm 1.4.
Parce que oui, en gamme F, les 50mm de Nikon étaient connus pour être assez mou. Alors qu’est-ce qu’il en est de celui-là ?

Nikon 50mm Z à f/1.4

Nikon 50mm Z à f/2.8

Nikon 50mm Z à f/4

Nikon 58mm F à f/1.4

Nikon 58mm F à f/2.8

Nikon 58mm F à f/4

Il n’y a pas photo, le piqué du 50mm en gamme Z est nettement supérieur à celui du 58mm en gamme F.

La qualité du Bokeh du 50mm 1.2

Point super important des optiques à grande ouverture : le bokeh.
Parce que oui, on va pas acheter un caillou qui ouvre en 1.2 pour l’utiliser en f8.

Le bokeh, c’est une question de goût.
Personnellement, j’adore celui de Nikon qui a un rendu doux et organique.
Sur certains clichés, le fond peut être confondu avec une peinture à l’huile, c’est magnifique.
À contrario, vous avez Sigma qui produit de très bonnes optiques à la précision chirurgicale, mais qui donne un bokeh sharp et assez dur que je n’aime pas du tout.
Alors oui, les goûts et les couleur ça se discute pas donc ça va être difficile de vous donner un avis objectif. Je vais vous montrer des exemples et vous partager mon ressenti.

Les bulles du centre sont sphériques et bien homogènes. On a très peu d’aberrations et le rendu est assez doux. Mais ce qui rend ce bokeh exceptionnel, ce sont les bulles situées aux extrémités de l’image. Elles sont en œil de chat.

Ça va vous permettre d’avoir un rendu tourbillonnant dans l’arrière plan et de contrôler encore plus le regard sur votre sujet.

Bref, pour moi ce bokeh est d’une très grande qualité.
Et couplé à la douceur des transitions, cette optique me semble être parfaite pour réaliser des images oniriques ou pour le mariage.

Ergonomie du 50mm 1.4

Ce 50mm est très bien construit. Normal vous me direz, vu le prix du bouzin.
Même s’il est lourd, son poids est assez bien réparti. Ça le rend moins compliqué à utiliser sur la longue durée.

Il dispose de 2 boutons programmables et d’un écran LCD inutile, il faut le dire.
La bague personnalisable est un peu trop rapprochée et vous risquez de l’utiliser sans le vouloir.
Personnellement, je l’ai désactivée pour éviter les accidents.

Niveau tropicalisation, rien à redire.
J’ai eu l’occasion de le tester par temps de pluie et dans une brume assez épaisse et les joins ont bien tenus.
Vous pouvez y aller, même si cet objo ne ressemble pas à une optique de terrain, elle n’a pas à rougir face à un 70-200 mmm.

Il y a un point sur lequel il faut faire attention, la lentille arrière.
On sent que les ingénieurs de Nikon avait beaucoup de verre à mettre là dedans pour atteindre cette qualité optique mais qu’il voulaient aussi réduire l’encombrement au maximum.
Du coup, on a la dernière lentille qui arrive pile poil au bord du cul de l’optique.
Faite attention du coup quand vous la manipuler, une rayure peut vite arriver.

Détail qui peut avoir son importance : la bague de filtre est de 82mm.
Ils coûteront donc plus cher, mais étant donné que de nombreuses autres optiques partagent ce diamètre, vous pourrez les mutualiser.

Autofocus

Parce qu’il ouvre en 1.2 et que la profondeur de champs est assez courte, la réactivité de l’autofocus est importante.
À ce niveau là, ne vous en faites pas, vous ne serez pas déçu. L’AF est rapide (pour un 50mm) et l’eye tacking fonctionne très bien avec lui.
En 1.2, j’ai assez peu de déchets quand les conditions de lumière sont bonnes.
Pareil en contre jour. Tous ces clichés ont été pris avec le soleil dans le dos de la modèle et il accroche.

Par contre, ça se dégrade en basse lumière.
En haut de la rando que je vous ai montrée il y a un sanctuaire dans une grotte qui n’est éclairé qu’à la bougie. Et bien j’ai du monter toutes ces marches, braver le froid et l’humidité pour mettre en défaut l’AF. Parce que oui, dans cette grotte il s’est mis à pomper.

Bon, là on est quand même dans des conditions extrêmes, donc je peux pas trop lui en vouloir.
Sur cet autre shoot qui avait assez peu de lumière, il s’est est très bien sorti.

L’AF arrive à capter l’oeuil alors que bon, il est clairement dans l’ombre.
Donc l’AF est bon même en contre jour, mais attention en basse lumière.

Le 50mm 1.2 en vidéo

Cette optique, je l’utilise pas mal en vidéo.
Elle a su remplacer le 58mm qui pourtant me donnait des plans exceptionnels, notamment sous l’eau.

Le 50mm n’a pratiquement pas de focus breathing. Vous pouvez changer votre MAP en cours de tournage, ça n’aura aucune incidence sur le cadrage de votre plan.
Voilà une vidéo tournée avec lui pour que vous puissiez vous rendre compte de sa qualité :

Petit bémol quand même, les moteurs ne sont pas parfaitement silencieux.
Alors je chipote hein, ça n’a rien à voir avec ceux des optiques F, mais comparés aux autres cailloux de la gamme Z, je trouve que ceux-ci ont un léger sifflement.

Conclusion

On ne peut pas dire que ce soit une optique de base pour tout photographe.
Il est large, lourd et long (ce qui ne déplaira pas à certains), ce qui le rend assez contraignant en utilisation.
Heureusement, c’est compensé par un très bon AF qui vous sera très utile sur le terrain.
Mais surtout, sa qualité optique exceptionnelle, ses transitions douces comme une peau de fesse de bébé et son bokeh en œil de chat le place dans le panthéon des optiques de la gamme Z.

Si vous êtes portraitiste ou que vous photographiez des mariages, foncez.
Vous aurez vite rentabilisé les 2 600 € investis. Par contre, si vous êtes photographe amateur, ben j’espère que vous avez de la caillasse parce que ça fait un peu cher le caprice.

Bref, vous l’aurez compris, j’adore cette optique. Je le prend sur tous mes shoots qui implique un être vivant et je ne le regrette jamais.

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