L’anamorphique sur Nikon Z avec les objectifs Sirui Venus

Aujourd’hui, on va causer anamorphique avec les optiques Full Frame de la gamme Venus de Sirui.
Ça fait maintenant 6 mois que je bosse avec elles, pour de la fiction ou du clip, et il est temps que je vous fasse un RETEX sur le matos, mais aussi sur l’anamorique en général.

Je dois vous avouer qu’avant de sauter dans le grand bain, l’anamorphique ça me faisait peur.
Pour moi, c’était une pratique élitiste de la vidéo, réservée au cinéma, aux gros budgets et aux grosses équipes de tournage.

Mais j’avais tord.

On a maintenant pas mal de fabricants qui proposent des optiques anamorphiques pour des tarifs abordables, et nous, les vidéastes indépendant, ben on peut enfin se les payer.

Dans cette vidéo, je vais évidement vous faire le test de ces 3 cailloux, mais je vais aussi essayer de dédramatiser l’utilisation de l’anamorphique ; et en profiter pour vous faire une cours d’histoire du cinéma.

L’anamorphique, comment ça marche

Tout le monde sait que les optiques anamorphique, c’est un ratio ultra wide, des flares déconnés et un bokeh ovale.
Mais pourquoi ça fait ça ? Comment ça marche exactement ?

Contrairement aux optiques traditionnelles, les optiques anamorphiques ont une ouverture ovale.

Alors à quel moment des gens ont pu se dire que faire une ouverture ovale, ça serait une bonne idée ?
Tout simplement parce qu’ils étaient radins.
Je vais essayer de la faire courte pour pas vous endormir avec la théorie, mais en gros, avant le numérique, on utilisait des pellicules.
Et les peloches, ça coûtait très cher, ça pesait lourd et ça prenait pas mal de place.
Donc la gestion des pellicules, c’était un vrai sujet à l’époque.

Et comme au cinéma, on aime bien contextualiser un sujet, on aime bien shooter au grand angle pour avoir à la fois un personnage et un décor.
D’où le format cinémascope qui permet d’avoir une grande place pour raconter une histoire.

Le problème, c’est que ce format demande des pellicule plus grandes, donc plus lourdes et plus cher.
Et c’est là que l’ouverture ovale entre en jeu.

Elle va permettre de compresser l’image au moment de la prise de vue. Cette image compressée, on va ensuite la désquizzer pour obtenir un ratio plus large.

Ça permet de gratter de la place sur la pellicule, ou alors sur un capteur.
En gros, au lieu d’avoir un format 16/9 ou 4/3, vous allez pouvoir venir capturer encore plus d’image sur les cotés.

Alors attention, l’anamorphique ne rajoute pas des bandes en haut et en bas de votre image. Non non non.
Rajouter des bandes ou couper son image pour donner un effet cinéma, c’est ni fait ni à faire. C’est dégelasse.
Les optiques anamorphiques viennent agrandir l’angle de vision. Elles ajoutes donc de l’image à notre image.

Et ça, ça a plusieurs conséquences.
La première, c’est le ratio de l’image, et la déformation des perspectives.

Le ratio anamorphique

Les optiques Venus de Sirui proposent un ratio de 1.6.
Alors qu’est-ce que ça veut dire ?
Ça veut dire que vous allez gratter 60% d’image en plus, 30% de chaque coté.

Et pour moi, le principal intérêt de l’anamorphique, il est là.
Si vous regardez les prods que j’ai pu faire, vous remarquez que je n’aime pas les grands angles.
En dessous de 50mm, on a une déformation des perspectives qui, à mon sens, est trop prononcée.
Les visages vont s’arrondir et les sujets vont paraître plus enfantins.

Mais avec l’anamorphique, c’est différent.
Vous allez effectivement avoir un effet grand angle, mais en conservant la déformation des perspectives de votre focale.

Je m’explique.

Avec un 50mm anamorphique, vous avez une déformation équivalente à 50mm. Donc c’est cool, votre sujet il va pas avoir l’air d’avoir 8 ans et demi.
Mais vous allez aussi gratter de la place sur les cotés, jusqu’à atteindre un champ de vision équivalent à 35mm.
Et ça, c’est trop cool, parce que vous allez pouvoir contextualiser votre sujet, sans le déformer.
En gros, vous avez tous les avantages du 50mm, combiné au 35mm.

Pour un 35mm, vous aurez une champ de vision équivalent à 22mm.
Et pour 100mm, vous irez jusqu’à 62mm.
Et tout ça sans déformer votre sujet.

En gros, avec l’anamorphique, on a un mix grand angle / longue focale qui est très intéressant.

Je vous disais que les optiques SIRUI ont un ratio de 1.6
C’est un ratio un peu bâtard, situé entre 1.33 et 2. Toutes les optiques anamorphiques n’ont pas le même ratio.
Certaines ont un ratio de 2, d’autres 1.33, mais 1.6 c’est pas courant.

Quand vous allez prendre une vidéo, elle sera comme compressée.
Alors pas de panique, elle va pas rester comme ça.
En post prod, il vous faudra simplement appliquer un zoom de 0,625 pour obtenir une image qui n’est pas anamorphosée.

Par contre, au moment de la prise de vue, les boitiers Nikon ne permettent pas d’avoir un aperçu optimal.
Sur votre retour vidéo, vous aurez l’image compressée. C’est pourquoi vous allez devoir utiliser un moniteur externe qui va desquizer l’image en direct pour que vous puissiez avoir un aperçu de ce que vous filmez.

Perso, j’utilise un Atomos Ninja V ; mais tous les moniteurs digne de ce nom proposent cette option.

Alors, comme je vous le disais, 1.6 c’est pas un ratio courant. Du coup, le moniteur que j’utilise, il ne me propose que du 1.5.
Pareil pour le DJI transmission qui n’a que 1.65.

Donc ce que je vois sur mon retour vidéo n’est pas exactement la vidéo finale, mais la déformation reste minime et ça va, ça passe.

Les flares anamorphiques

L’autre avantage de l’anamorphique, ce sont les flares.
Bon, je pense que je vous apprend rien, tout le monde pense à ça quand on parle d’anamorphique.

Les flares ce sont ces traînées lumineuse horizontales qui vont apparaître quand vous avez une source de lumière dans le champ.
Alors avec une optique anamorphique, on est très loin des flares ajoutés en post prod ou encore de la technique du fil de pèche scotché sur l’objectif.
Ici, vous aurez un flare d’une excellente qualité, qui peut être ovale et prononcé quand la source de lumière est forte ; ou bien plus discret quand celle-ci est atténuée.

À noter que les flares produits par ces optiques ne sont pas neutres, mais bleu.
Ça veut dire que quelque soit la couleur de votre source de lumière, vous aurez des flares avec une couleur qui va tirer vers le bleu.

Alors perso ça me dérange pas du tout, mais il faut le savoir.
Et si vous vous demandez pourquoi j’ai préféré acheté les vieilles optiques de la gamme Venus à la seconde version plus récente ; qui sont plus petites, légères et qui proposent des flares neutres ; je vais vus en parler plus tard.

Le bokeh ovale

Enfin, le dernier avantage des optiques anamorphiques, c’est son bokeh ovale.
Hé oui, ici, vous n’aurez pas des billes de bokeh bien rondes, mais ovales.
C’est le signe distinctif des optiques anamorphiques.

Bon, maintenant qu’on sait ce que c’est que l’anamorphique, on va voir ce que valent ces optiques SIRUI.
J’ai personnellement pu tester le 35mm, 50mm et 100mm ; puisque je les ai acheté pour deux projet : un court métrage réalisé dans le cadre du le Nikon Film Festival et un clip cyberpunk pour une danseuse.

Taille et poids conséquent des optiques Sirui Venus

Bon, on va pas y passer par 4 chemins, ces optiques sont lourdes et encombrantes.

Clairement, on est ici sur des objectifs pensées pour être utilisées sur des RIG et en équipe.
Vous allez devoir oublier le RUN and GUN, elles n’ont pas été pensées pour ça.

Personnellement, j’adore les utiliser sur un Rig d’épaule, mais elles passent aussi très bien sur un Ronin.

Alors attention, il faut savoir que ces optiques ne vont pas être montées seules sur votre boitier.
Il va falloir ajouter un followfocus, un écran externe et, si vous avez un pointeur, un boitier de transmission.

Mais même avec tout ce bordel, qui pèse bien lourd, ça passe sur un Ronin. C’est plutôt vos avant-bras qui vont lâcher avant les moteurs.

Mais bon, on est quand même sur des configuration lourdes, qui ne sont pas propices au run and gun.
Gardez à l’esprit qu’il vous faudra être dans un environnement contrôlé.

Ergonomie des optiques Venus de Sirui

Niveau ergonomie, il y a un point qui change radicalement avec les optiques photos : ce sont les bagues entièrement manuelles.
Évidement que le focus en en manuel, c’est le cas de toutes les optiques cinéma. Je vais donc pas trop m’attarder dessus.
Par contre, le contrôle de l’ouverture, ou devrais-je dire la transmission, se contrôle elle aussi manuellement via une seconde bague.
Donc vous pourrez pas changer l’ouverture via la molette de votre boitier.

Aussi, ces bagues sont crantées pour faciliter l’utilisation d’un follow focus.
Donc ça c’est cool, vous aurez pas à acheter ces trucs en plastique relou à enfiler sur les optiques.

Par contre, le truc moins cool, c’est que certaines optiques n’ont pas le point d’aide pour placer l’optique sur le boitier.

Où plutôt, il existe, mais il est trop mal placé. Il est à l’intérieur, ici. Là où c’est pas du tout visible.

Donc attendez-vous à faire des changements d’objectif hasardeux et de frotter allègrement le cul de votre optique sur la bague de votre boitier.

Toutes les optiques de cette gamme ont été pensées en terme de série.
Les bagues de mise au point et d’ouverture sont situées au même endroit, et ce quelque soit l’objectif.

Pareil pour le diamètre des filtres qui est de 82mm sur toute la gamme.

Le principe ici, c’est de faciliter le changement de focale sur un rig.
Si vous devez passer du 35 au 50mm, pas besoin de tout démonter.
Vous n’avez qu’à les remplacer et le follow focus sera déjà placé au bon endroit.
Pareil pour les filtres que vous pourrez faire passer d’une optique à l’autre grâce au diamètre partagé.

Qualité de fabrication

Ces optiques sont en full metal, ce qui fait qu’elles sont très solide.
Pour moi qui ai l’habitude des optiques photo de Nikon, je dois avouer qu’ici ça contraste pas mal.
J’ai l’impression d’avoir un bon vieux T80 entre les main, le genre de truc increvable que rien ne peut arrêter.

À noter que ces optiques ne sont absolument pas tropicalisées.
Il n’y a pas de joint au niveau de la monture, et l’eau peut entrer par tous les orifices.
Ça sonne pas du tout comme je veux.

Bref, l’absence de tropicalisation n’est pas vraiment un problème, parce qu’il n’y a aucune électronique dans cet objo.
Remarquez qu’il n’y a aucune connectique au niveau du cul.
Tout se fait en manuel donc s’il prend l’eau, il suffit de bien le sécher et de le laisser dans un endroit sec pour pouvoir l’utiliser 24h plus tard.
Et je parle en connaissance de cause puisque celui-là s’est pris une vague d’eau de mer dans la gueule.
Oui, il s’est pris de l’eau salée, et il y en avait partout dedans. Quand je tournais les bagues, ça croustillait.
Je pensais l’avoir perdu mais je l’ai abondamment nettoyé à l’eau claire.
Par abondamment, je veux dire que j’ai carrément arrosé l’optique avec l’eau de ma gourde pour me débarrasser du sel, pour ensuite le sécher et voilà, il est comme neuf.

Mais bon, c’est pas une raison pour faire nawak. Faites pas comme moi et prenez soin de votre matos.

Distance de mise au point

On va aborder le point négatif de ces optiques : la distance de mise au point.
Elle est beaucoup trop importante, et vous aurez du mal à faire des close ups.

• À 35mm, elle est de 90cm.
• À 50mm on passe à 75cm.
• Et à 100mm on est à 93cm.

Donc c’est vraiment galère de faire du closeup, comme sur ce plan par exemple :

Si vous voulez que le visage de votre talent prenne toute la place dans votre compo, il faudra utiliser des bonnettes.

Les bonnettes, ce sont des sorte de filtre que vous venez visser au bout de votre objectif pour le rendre Macro.
Mais bon, en photo ça dégelasse l’image comme pas permis, donc achetez plutôt un objectif macro.

Mais comme en vidéo, on a un flou de mouvement sur toutes nos frames, donc on s’en fout un peu de rajouter des bonnettes qui vont venir niquer le piqué.

Ouverture et transmission

Ces optiques Surui proposent une ouverture allant de T2.9 à T16.

Alors oui, vous avez bien entendu. T2.9 et on pas F quelque chose.
Bon, là encore je vais devoir vous faire un petit peu de théorie avant de pouvoir parler de l’ouverture.

Pour la faire simple, en photo, quand on parle d’ouverture, on s’exprime en f-stop.
Cette valeur détermine la quantité de lumière théorique que le diaphragme va laisser passer dans l’objectif.
Elle est calculée grâce à une équation mathématique qui ne prend pas en compte la lumière réelle qui passe à travers l’objectif.
Vraiment, je vous la fais courte parce que j’ai pas envie de vous embêter avec des principes de physique. Je pense pas que vous soyez là pour ça.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une valeur en F-stop va effectivement vous donner une valeur de profondeur de champs ; mais que la valeur de luminosité elle peut être faussée.

Si votre objectif a un revêtement anti-flare ou anti-aberration chromatique, ben vous aurez moins de lumière qui va rentrer.
C’est pour ça que quand vous passez d’une optique à 2.8 une autre optique à 2.8, des fois vous n’avez pas la même exposition.
Moi par exemple, quand je passe du 105mm 1.4 à un 50mm 1.4, ben je vois clairement que j’ai pas la même exposition.
Ça, c’est du aux revêtements qui ne sont pas les mêmes.

Bon, en photo en vrai on s’en fout. Il suffit de bouger notre shutter speed et on corrige ça facilement.
Par contre, en vidéo, on aime pas du tout ça.
En vidéo, on ne peut pas changer le shutterspeed comme ça. Du coup, ils ont été malin en inventant une autre mesure de lumière, qui est elle absolue : le T-stop.
Alors je vais pas entrer dans les détails de comment elle est calculée, mais en gros, dites-vous que quand vous changez une optique en T2.9 pour une autre optique en T2.9 ; vous aurez exactement la même luminosité.
Et ça, c’est super important en vidéo.

C’est pour ça que les optiques cinéma parlent en Transmission avec les T-Stop, et non pas en ouverture avec les F-Stop.

Bon, comme je suppose que vous êtes des photographes, vous devez surement vous demander à combien correspond un T2.9 en F-stop.
Il n’existe pas de tableau de conversion, puisque les T-Stop servent principalement à calculer une valeur de luminosité, alors que les F-Stop servent eux à définir une profondeur de champ.
Mais en gros, avec un T2.9, on sera entre du 2.2 et 3.2, en fonction des optiques.

Donc on a ici une optique assez lumineuse, avec une profondeur de champs assez courte pour pouvoir détacher votre sujet du fond.
Au final, c’est tout ce qu’il faut retenir.

Sharpness & Aberration chromatique

Ces optiques sont sujet aux aberrations chromatique et n’ont pas un bon piqué.
Je vous invite à regarder la vidéo en haut de l’article pour voir des exemples.

Distorsion sur le bord des images

Ces optiques ont une forte déformation des verticales sur le bord de l’image.
Je vous invite à regarder la vidéo en haut de l’article pour voir des exemples.

Focus breathing

L’avantage des optiques cinéma, c’est l’absence de focus breathing.
C’est en général pour ça qu’elles sont lourdes et encombrantes.

Alors ici, malgré le fait que ces objectifs n’ont été pensées que pour la vidéo, on va avoir un focus breathing assez important.

Sans surprise, il sera plus prononcé sur les grands anges.
En 35mm, il est flagrant si vous regardez le bord de l’image.
En 50mm, il reste présent pour ensuite devenir assez anecdotique en 100mm.

Prix des optiques anamorphiques Venus de Sirui

Les optiques sont vendues 1 500€ l’unité, mais on va pas se leurrer, ça fait maintenant plus de 6 mois qu’elles sont en promo à -20%, donc on peut affirmer sans trop de prise de risque qu’elles coûtent en réalité 1 200 balles.
Si vous les achetez par pack de 3, 4 ou 5, vous aurez même une réduc et en cadeau, une mallette que je n’ai pas puisque je suis un pigeon et que je les ai achetées une à une au fil de l’eau.

Dans tout les cas, c’est vraiment pas cher.
On parle ici d’anamorphique. Avant l’arrivée des chinois sur le marché, le starter pack de ce genre d’objectif c’était 5 000 € pour du bas gamme.
Si vous vouliez une optique digne de ce nom, il fallait dépenser au bas mot une dizaine de milliers d’euros.

Donc 1200 balles, c’est rien.

Ce qui veut donc dire que l’anamorphique est maintenant abordable. Mais est-ce que vous devriez l’acheter pour autant ?

Pourquoi utiliser de l’anamorphique ?

Vous l’aurez compris, je kiffe bosser avec des optiques anamorphiques. Mais c’est pas pour autant que que je vais les utiliser sur toutes les prods. Loin de là.

À mon sens, l’anamorphique se prête très bien à de la fiction ou au clip, ou à toute autre production avec un fort potentiel créatif.
Pour la fiction, le ratio ultra wide permet de raconter pas mal de chose à l’image.
Prenez ce plan par exemple. Je peux y caler une amorce, des éléments de décors pour contextualiser l’action, deux protagonistes, mon personnage principal et un élément narratif important.

En 16/9, j’aurais pas pu raconter tout ça en un seul plan.

Vous allez aussi pouvoir jouer avec l’espace vide.
Sur ces plans, le décor prend plus de place que le sujet afin de mettre en avant une ambiance plutôt qu’une action.

Mais si j’ai pu utiliser des optiques anamorphique sur ces prod, c’est par ce que l’environnement était ultra contrôlé.
Sur le clip logout, on avait une unité de lieu et d’action, et une équipe de 3 techniciens.
Je me chargeais de la prise de vue, Yann s’occupait du focus et Selim nous assistait dès qu’on en avait besoin.
On avait aussi une journée entière de préparation, et une seconde journée dédiée au tournage. Donc on avait largement le temps de bien faire, pas de rush.

Pareil pour le court métrage.
J’avais pu monter une équipe conséquente pour être le plus à l’aise possible au moment du tournage.
On avait aussi un script, repéré les lieux en amont, mis en place un plan de tournage. Bref, on est loin du run and gun.

Et c’est là qu’est la limite de l’anamorphique.
Pour de la vidéo improvisée, il faut oublier.
L’utilisation de ces optique est trop contraignante. Vous allez avoir besoin d’un pointeur, donc de mettre en place un RIG complexe. Ça va prendre du temps, vous allez aussi devoir déplacer pas mal de matos. Tout ça c’est lourd, encombrant, … bref. Si vous bossez seul, vous allez devoir oublier.

Pointer le focus, c’est pas évident non plus.
Ces optiques sont très douces et le focus peaking est vraiment pas évident à apprécier.
Il va vous falloir trouver quelqu’un de compétent dans ce domaine si vous ne voulez pas avoir des plans flous.

Dernier point, le ratio.
Le cinémascope, c’est vraiment cool. Mais sur la plupart des supports, c’est too much.
Ne vous attendez pas à tourner de la pub en cinémascope. Ni même des bandeaux de site. Et encore moins des vidéos pour les réseaux sociaux.
Le format cinémascope, ça reste un format de niche pour la fiction, et éventuellement le clip. Mais ça s’arrête là.

Donc l’anamorphique oui, mais pas sur tous les projets

Venus VS Saturn

Alors tous les inconvénients que je viens d’énumérer peuvent être contournés avec la nouvelle gamme Saturn de Sirui.
En gros, ils ont fait des optiques anamorphiques en carbone, ultra légères et compact.
Donc en théorie, on devrait pouvoir les utiliser en run and gun, ou en équipe réduite.
Ils ont aussi la possibilité d’avoir des flares neutre et non pas bleutés ; et ils sont moins cher !

Donc là vous devriez vous poser la question : pourquoi est-ce que je me suis encombré des Venus alors que les saturn existent.

Hé bien c’est très simple.
En vénus, vous avez du 35mm, 50mm, 75mm, 100mm et 135mm.
Alors qu’en Saturn, vous n’avez que du 35, 50 et 75. Il n’y a pas de longue focale.
Et vous savez que j’adore shooter en longue focale.
Le diamètre des filtres change aussi selon les optiques et du coup, on perd cette notion de série.

Voilà pourquoi.
Je vais pas vous faire un comparatif détaillé des deux gammes, mais au moins, vous savez pourquoi les optiques Venus peuvent être intéressantes.

Conclusion

Alors, qu’est-ce que j’en pense de ces optiques Venus de Sirui ?
Ben je les adore.
Malgré des défauts évidents d’ergonomie et une utilisation compliquée, j’adore le rendu anamorphique qu’elles procurent.
Alors les puristes me diront, à juste titre, que ça ne vaut pas une « vrai » optique anamorphique.

Mais je vous rappelle leur prix : 1200 € le caillou.
À ce prix là, ça va être difficile de faire mieux.

Ce que j’apprécie avec cette gamme, c’est qu’elle permet la démocratisation d’une technique qui était avant réservée au cinéma.
Maintenant, rien ne vous empêche de vous acheter une optique anamorphique pour pouvoir tester de nouvelles choses ou apporter un regard nouveau sur vos créations.
Et si ça vous plait, rien ne vous empêche de monter en gamme par la suite.

Il y a dix ans, l’utilisation d’une gimble était impensable. Ça coutait méga cher et ça demandait des skills que ne pas grand monde avait.
Mais maintenant, tout le monde a un Ronin. C’est limite devenu du consommable.

J’ai l’impression qu’on va dans cette direction avec l’anamorphique.
On commence à voir poper pas mal de marques qui se mettent à sortir des optiques super intéressantes, et pour pas trop cher.

Donc de mon point de vue, rien ne vous retient. Si vous kiffez la fiction ou si vous voulez apporter un petit truc en plus à vos prods, n’hésitez pas à investir.

Bon maintenant, vous en pensez quoi vous ?
Est-ce que l’anamorphique vous fait de l’œil ?
Est-ce que vous les utilisez déjà sur vos prods ?
Dites-moi tout ça en commentaire pour qu’on puisse en discuter.