Test du Z 28-400mm de Nikon | L’objectif le plus polyvalent
Le 28-400mm de Nikon possède la plage focale la plus développée de la gamme Z, et il est temps de voir ce qu’il a dans le ventre.
Lien pour télécharger les sources des tests sur mire.
Qualité de fabrication
On est là sur une optique Nikon de gamme Z, donc évidement que la qualité est au rendez-vous.
Mais je note quand même qu’on a droit à des finitions un cran en dessous des autres optiques que je peux avoir ; mais c’est normal vu que ce 28-400mm ne fait pas parti de la série S.
Quand bien même, on reste sur un rendu tout à fait acceptable et une bonne robustesse dans l’ensemble.
L’optique est tropicalisée avec un joint d’étanchéité au niveau de la jointure qui est elle en métal, et l’ensemble arbore une finition en plastique mat propre aux optiques de la gamme Z.
Et en terme de tropicalisation, je peux vous dire que cette optique ne laisse rien passer.
Parce que dans les Cévennes, vous avez l’endroit où il tombe le plus d’eau en France : Le Mont Aigoual.
Et j’y était au moment d’un gros orage, avec le Z8 et cette optique montée dessus sur mon peak design ; et elle n’a pas bronché.
Rien à redire donc au niveau de la qualité de fabrication.
Poids et encombrement
Le 28-400mm offre une taille relativement petite pour la plage focale qu’il propose.
Comptez 14,2cm fermé, et 22,5cm ouvert.
C’est donc le plus petit transtandard dépassant les 300mm de chez Nikon.
Il est plus petit que le 70-200mm ou bien le 100-400mm.
Même ouvert, il reste en dessous, et c’est encore plus flagrant si on les compare avec le pare soleil monté.
Parce que oui, le pare soleil du 28-400mm est tout petit, grand angle oblige.
Niveau poids, on reste là aussi raisonnable avec 725g sur la balance.
Donc autant vous dire que cette optique est parfaite pour le voyage.
Elle ne pèsera pas bien lourd dans votre sac, et sa taille fait qu’elle rentrera même dans une petite sacoche.
C’est une optique pratique en randonnée ou pour visiter une ville sur une journée entière. Avec elle, pas besoin de s’encombrer avec un gros sac à dos.
Elle pourra aussi compléter un set plus sérieux.
Par exemple, sur ce shooting en Sardaigne, on n’avait pris que des focales fixes pour avoir le rendu le plus quali possible.
Mais le soucis avec les focales fixes, c’est que c’est lourd et encombrant, et en avion ça devient vite un casse tête pour tout faire rentrer dans les bagages cabine.
Surtout quand vous prenez en plus deux drones et un caisson de plongée.
Donc au moment de partir, je me suis dit que ça serait pas mal de prendre aussi ce 28-400mm pour avoir une longue focale, au cas où.
Et j’ai bien fait puisqu’on a eu pas mal de surprises, des demandes non prévues initialement, et j’ai été bien content de l’avoir.
Mais je vous en parlerais plus tard dans la vidéo quand on abordera le sujet de la plage focale.
Donc son poids et sa taille jouent carrément en sa faveur.
Ergonomie et boutons disponibles
L’ergonomie de cet objectif est relativement standard.
Je dis relativement parce qu’il y a un truc un peu chelou quand même.
Bon, on va commencer par la bague de focale, parce que c’est elle qui prend le plus de place.
Elle tombe bien sous la main et elle est suffisamment rigide pour que vous ne changiez pas de focale par inadvertance.
Et sur une page aussi ample de 28-400, c’est appréciable.
On peut passer de 28 à 400mm très rapidement en un quart de tour seulement. Et ça, c’est cool parce que ça va vous permettre d’être assez réactif dans votre cadrage. Vous n’aurez pas à tourner puis retourner pour passer du grand angle à la longue focale.
Il est possible de bloquer l’objectif en mode fermé grâce à ce bouton :
Et il vous sera bien utile si comme moi vous utilisez un capture clip pendant vos randonnées.
Dans les Cévennes, j’ai surpris plusieurs fois l’objectif à s’ouvrir tout seul, donc n’oubliez pas de le locker si vous ne voulez pas l’abimer.
En ce qui concerne la bague de mise au point, il n’y en a pas.
Il y a bien une seconde bague sur cette optique, mais il s’agit d’une bague personnalisable.
Et je vais passer un peu de temps sur ce détail, parce que ça a des implications.
Si vous avez vu d’autres tests sur cette chaine, vous savez que je n’utilise pas les bagues personnalisables de mes objectifs.
Je les trouve mal placées et je n’arrête pas de les bouger sans faire exprès, du coup je les ai tout simplement désactivées.
Donc quand j’ai pris en main le 28-400mm, cette bague là était désactivée.
Et si vous avez configuré la bague personnalisable sur l’ouverture ou les ISO avec vos autres objectifs, il faudra aller dans les réglages et changer son comportement.
Et il ne faudra pas non plus oublier de le refaire quand vous passerez à un autre objo.
Alors ok, je chipote un peu ici quand même.
Je ne pense pas que cet objectif cible les professionnels qui ont des optiques de la gamme S avec des bagues personnalisables, donc le cas de figure dans lequel je me suis trouvé restera assez rare je pense.
Mais quand même, je vous le dis au cas où.
Enfin dernier point de ce chapitre : le diamètre du pas de vis pour accueillir les filtres est de 77mm.
On est donc sur une taille standard qui accepte pas mal de produits pas trop cher.
Plage de focale
Le point fort de cette optique est clairement la plage focale.
Avec un 28-400mm, vous pourrez pratiquement tout faire.
De 28 à 50mm vous avez droit à un grand angle pour contextualiser votre scène, et au delà de 135mm pour pourrez isoler votre sujet pour focaliser l’attention sur lui.
Pour que vous puissiez vous rendre compte de l’écart monumental qu’il y a ente 28 et 400mm, je vous met à l’écran des photos prises aux deux extrêmes :
C’est quand même assez fou de se dire que cet objectif puisse prendre des photos aussi variées.
Je vous disais qu’on avait eu des surprises en Sardaigne.
La première, c’est que le client nous a demandé une foi sur place de prendre des photos de la ville et des environs, alors qu’à la base on ne devait shooter que le voilier.
Donc autant vous dire que notre matos n’était pas du tout adapté à cette demande. Mais alors pas du tout.
Et petit détail qui a son importance, on avait qu’une demi-journée pour faire ça. Pour planifier un shoot dans une ville où on avait jamais mis les pieds, et faire des images ensuite.
Bon ben dans ce cas j’ai décidé de prendre le 28-400m (avec un 105mm 1.4 en backup quand même, faut pas déconner).
Le coté polyvalent de cette optique me semblait correspondre à la mission, et je n’ai pas été déçu.
Et avec mon binôme on a fait les touristes. On s’est baladé en ville et grace à la polyvalence de cette optique j’ai pu sortir à la foi des images assez cliché, mais j’ai aussi pu faire ressortir des détails qui font l’âme de la ville.
Donc en voyage cette optique est juste parfaite pour ne pas se prendre la tête. Avec elle, vous pourrez tout faire.
Pareil en randonnée.
Si vous ne voulez pas vous charger, vous pouvez ne prendre que celle-là.
Grand angle sur une vallée pour faire du lanscapoe. Longue focale pour zoomer sur un animal ou un détail. Tout est possible. Et sans vous casser le dos ou les genoux.
Pour moi, la seule limitation de cette focale, c’est le 28mm.
C’est bien, mais 24 c’est mieux.
Mais bon, là encore je chipote, à 28mm vous pouvez faire ça ou encore ça, donc je vais arrêter de me plaindre.
Non par contre, la vrai limitation de cette optique, c’est l’ouverture variable en fonction de la focale utilisée.
Ouverture
Là où le bas blesse avec cet objectif, c’est clairement l’ouverture.
On a droit ici à une ouverture variable qui commence à 4 quand on se trouve à 28mm, et 8 à 400mm.
En ce qui concerne l’ouverture minimale, elle est de 22 à 28mm et 45 à 400mm.
Pour les valeurs intermédiaires, voilà un tableau :
Alors, que cette ouverture soit variable, ça me dérange, mais je comprend ce choix.
On est sur une optique petite, légère, donc évidement qu’on aura pas un 4 constant.
Mais on peut raisonnablement se poser plusieurs questions :
- Est-ce que 4-8 ça sera assez lumineux pour des photos en intérieur ou à l’ombre ?
- Est-ce que le Delta de 4 à 8 n’est pas trop important et donc difficile à gérer ?
- Est-ce qu’on pourra quand même isoler un sujet avec une ouverture en 4 ou 8 ?
Ne vous en faites pas, je vais répondre à toutes ces questions.
On va commencer par l’utilisation en basse lumière, et pour ça je suis allé tester le 28-400 dans une grotte.
Déjà parce que j’adore les grottes, mais aussi parce qu’en terme de basse lumière, ya pas mieux.
Alors évidement, à f4 ou f8, il va falloir venir taper dans les ISO et baisser au max la vitesse d’obturation ; mais c’est pas impossible.
Je vous met des exemples de photos prises avec les exifs pour que vous puissiez vous rendre compte des conditions de prise de vue.
Ça bruite un peu, mais pour de la photo de vacance qui sera postée sur Facebook, ça passe largement.
Pour du pro par contre, c’est mort, mais pour de l’amateur, ça va.
Ensuite, le delta de f4 à f8.
Ça fait quand même 2 stops de différence, et selon les cas ça peut être difficile à compenser.
Alors pour ceux qui sont perdu quand je parle de stop, je vais faire plus simple :
quand vous utilisez cette optique à 28mm, la photo aura une certaine luminosité.
Mais si vous zoomez à 400mm, vous aurez moins de lumière qui va rentrer dedans, et donc votre photo sera plus sombre.
Et il faudra compenser ça avec la vitesse ou les ISO, ou alors shooter en automatique.
Parce que oui, je suis sûr que cet objectif a été pensé pour être utilisé en auto, ou alors en semi-auto (typiquement en mode priorité à l’ouverture).
Le delta entre 4 et 8 est quand même super important, et si vous shootez en manuel, vous allez vous retrouver à devoir sans cesse changer vos ISO.
Et selon les cas ça peut être gênant.
Donc pour moi, oui cette optique a un grand delta d’ouverture, mais elle a été pensée pour un public qui ne va pas forcement s’encombrer de réglages manuels, et donc c’est pas si grave que ça.
Qualité du bokeh et du flou d’arrière plan
Dernière question concernant l’ouverture, le flou d’arrière plan.
F4 et F8, c’est pas ouf pour isoler un sujet de son décors. Donc est-ce qu’avec le 28-400mm ça sera possible ?
En 400mm, ça peut le faire. La longue focale a pour effet de compresser la perspective, donc d’elle même elle va venir isoler votre sujet.
Mais bon, l’arrière plan restera quand même compréhensible et vous n’obtiendrez pas des clichés oniriques avec un fond complètement oblitéré, comme celui-là en 1.4
Et en 28mm c’est pareil. Vous aurez du mal à détacher le fond de son contexte.
En ce qui concerne la qualité du flou, là encore on est pas incroyable.
Il reste un peu dur et les différentes couleurs ne vont pas se mélanger comme avec les optiques que j’ai l’habitude d’utiliser.
Et pour le bokeh, évidement qu’on aura pas de billes rondes.
On voit bien la délimitation des 9 lamelles et l’effet d’oignon ring.
Mais je ne vais pas non tailler en pièce cette optique, même si les résultats peuvent être décevant.
On reste sur un objectif polyvalent, à faible ouverture, donc je ne m’attend pas à avoir un flou et un bokeh du niveau du Plena.
Qualité du piqué
Au niveau de la qualité du piqué, là encore des compromis ont été faits.
À 28mm, il est excellent, et ce quelque soit l’ouverture.
Mais passé 35mm, il se dégrade à pleine ouverture pour redevenir bon aux alentour des 5.6 – 6.3
Et à 400mm, il n’est pas très bon à 8, et il faudra fermer encore plus pour avoir un résultat optimal.
Si les tests de mire vous intéressent, je vous met un lien pour que vous puissiez télécharger les images et faire votre comparaison chez vous.
Donc oui, le 28-400mm fait des compromis sur la qualité optique pour rester le plus petit et le plus léger possible, et couvrir la plage focale la plus grande qui soit.
Est-ce que c’est un problème ? Clairement pas.
Si vous prenez ces clichez, vous vous rendez compte que ce piqué est largement suffisant.
Surtout que je vous rappelle que les photos prises avec cet objectif sont destinées aux réseaux sociaux, qui viennent encore plus compresser nos images derrière.
Donc on va pas venir faire du pixel pipping ici.
Flare et aberration chromatiques
Bon, vous vous en doutez, le 28-400mm est sujet aux flares, et un peu aux aberrations chromatiques.
Ben oui, vous vous attendiez à quoi.
Sur certains clichés, les flare peuvent être assez important, sur d’autres plus mesurés.
Alors perso, ça ne me dérange pas, pour moi les flares font parti intégrante de l’optique et c’est ce qui me fait les aimer.
Mais voilà, il faut savoir qu’il y en a.
En ce qui concerne les aberrations chromatiques, je n’en ai pas vu beaucoup.
Il n’y a que sur ces clichés à contre jour où il y en a un peu, mais rien d’alarmant non plus.
Performance de l’Autofocus
J’ai testé le 28-400 sur le Z8 et le Z6III.
Étant donné que ces deux boitiers ont un autofocus qui déchirent, ça va grandement aider l’optique.
En grand angle pour du paysage ou sur des scènes statiques, rien à redire.
Par contre, pour de l’action, ça va se corser.
Alors, avant que je continue, gardez à l’esprit que j’ai pour habitude de shooter avec des optiques de la série S, donc forcement … voilà quoi.
Mais quand même, j’ai pu utiliser cet objectif dans deux cas de figure complexe, et c’était en Sardaigne.
La première fois, c’était pour shooter une personne qui faisait du foil et à la longue focale, l’optique avait du mal à le tenir.
La seconde fois, c’était sur un Zodiac pour shooter le voilier, la plupart du temps à contre jour et là aussi il était un peu en galère.
Donc pour la vie de tous les jours, pas de soucis. Mais dans des situations plus complexe comme en contre jour ou avec un sujet rapide, je ne me porterais pas garant à 100% de cet objo.
Distance minimale de mise au point
Bon, on va revenir à des sujets plus positifs : la distance minimale de mise au point
Elle est de 20cm à 28mm et reste assez réduite jusqu’à 105mm.
Et ça, ça va vous permettre de faire de la proxy ; et ça ajoute encore plus de polyvalence à cette optique.
Si vous la prenez en randonnée, vous pourrez faire des clichés d’insectes en plus des photos de paysage.
Assez cool donc, vous pouvez donc vraiment ne prendre que cette optique pour faire à peu près n’importe quel type de photo.
Stabilisation
Évidement que le 28-400 est stabilisé, parce que à 400mm, sans stabilisation, ça donne ça.
Et avec la stabilisation d’activée, on arrive à ça.
Donc pas de soucis à ce niveau là, vous pourrez shooter des oiseaux très loin de manière très steady.
Focus Breathing
Il y a une chose assez impressionnante avec cette optique, c’est l’absence de focus breathing sur absolument toute la plage focale.
C’est à dire qu’à 28mm, vous n’en avez pas. À 400mm non plus. Et ce sera la même chose pour toutes les valeurs intermédiaire.
C’est quand même assez fou.
Par contre, à chaque changement de focale, vous allez perdre le focus, et c’est assez violent.
Donc attention si vous voulez avoir différentes focales au sein d’un même plan, si vous faites ça, vous allez vous retrouver ave un effet battle star Gallactica.
Prix
Le 28-400mm est vendu à 1549 €.
Alors, même si je trouve que le prix soit justifié ; parce que bon, on a quand même une plage focale déconné pour un poids et un encombrement ridicule ; je trouve qu’on est un poil cher pour un objectif qui cible les amateurs.
Nikon nous a habitué à des tarifs juste, voir même à des prix plus bas que ce que pratiquent la concurrence, donc j’imagine que s’ils vendent cette optique à ce prix là, c’est qu’il y a une bonne raison.
Mais quand même, 1500 €, ça commence à faire une petite somme pour quelqu’un qui ne prévoit pas de faire du bénéfice sur son matos photo. Et vu sa qualité optique, je vois mal un pro l’acheter.
Personnellement, je vois bien cette optique vendu en kit avec un boitier pour bénéficier d’une réduction.
Avec un Z6III, Z5II ou Z50II, il serait parfait.
Entre 800 et 1000 €, ça aurait été un banger.
Mais à 1500 €, j’ai peur qu’il passe à coté de son public.
Conclusion
Ce 28-400mm me rappelle ma première optique de chez Nikon : le 28-300mm en gamme F.
Je l’avais reçu en kit avec le D300s et elle m’avais permis de me familiariser avec les différentes focales et grace à elle, j’avais compris deux choses :
1- j’aime la longue focale,
2- qu’il me fallait des optiques plus lumineuses.
Pour moi, cet objectif est parfait pour un étudient qui début la photo et qui ne peux pas investir trop d’argent dans un parc optique.
Grace à elle, il pourra tester des trucs, commencer à vendre des petites prestas, et monter en gamme par la suite.
Elle est aussi parfaite pour l’amateur qui ne veut pas s’embêter avec 10 objectifs dans un sac en voyage.
Avec elle, vous pourrez tout faire.
Portrait, paysage, animalier, proxy, … Pas besoin de s’embêter avec pleins de trucs, juste une optique fera l’affaire.
Alors oui, la qualité optique laisse à désirer.
Ça n’est clairement pas un objectif destiné aux professionnels et, même si j’ai pu l’éprouver sur un contrat réel, c’était plus par chance que par volonté.
Il s’est trouvé qu’elle était au bon endroit au bon moment, qu’elle a pu me sauver la mise cette semaine-là ; j’ai même pu vendre des clichés fait avec elle !
Mais quand même, je ne me risquerais pas à le refaire.
Cette optique est parfaite pour être utilisée en vacance sans prise de tête ; et le fait qu’elle ait été conçue pour être utilisée en automatique ou semi-automatique me conforte dans l’idée que sa cible principale reste les photographes amateurs.
Voilà, c’est tout ce que j’avais à dire sur cette optique.
J’espère que ce test vous a été utile. Si c’est le cas, n’hésitez pas à liker la vidéo et à la commenter pour me donner vos impressions.
Sur ce, je vous laisse vaquer à vos occupations qui je l’espère sont … (générique)
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